Le Reigi, l’étiquette dans un dojo de kendo

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Il existe avant tout des principes fondamentaux de courtoisie, de politesse, de respect et de savoir-vivre qu’il faut appliquer si l’on veut pratiquer le kendo dans de bonnes conditions et en harmonie avec les valeurs qu’il représente.

Je vous restitue certains de ces principes :

Propreté

Le dojo doit être propre, il est recommandé de le nettoyer avant le cours. Cette tâche n’est ni avilissante ni dégradante ! Nos seniors s’y mettent parfois bien volontiers !

Il est habituel lors de la venue de Senseï de nettoyer le dojo à l’eau. Il existe dans le dojo la notion de shomen (face) ou de kamiza (place supérieure). Le shomen est représenté par la décoration que nous suspendons (surprise, peur, doute, hésitation ). Le shomen désigne le côté de la salle où s’alignent les enseignants. Face à eux les élèves s’alignent de droite à gauche en partant du sempaï (en général le yudansha le plus avancé). Lors du salut les élèves doivent éviter de passer dans l’espace situé entre les enseignants et les élèves, sauf s’ils y sont invités.
Quand vous faites geiko avec un partenaire, le plus gradé (enseignant ou sempaï) se place du côté shomen.
Si vous faites geiko avec un invité il est souhaitable (voire prudent) de lui proposer le côté shomen.
En pénétrant et en quittant le dojo il est d’usage de saluer en direction du kamiza.

Politesse / courtoisie

Transformer une salle omnisports en dojo n’est pas évident ; pendant quelques heures cet endroit doit devenir un lieu où des gens apprennent et s’affrontent librement en respectant des règles élémentaires de courtoisie. Ceux qui ont eu l’occasion de participer à des stages comme le ken no michi, ont pu constater la grande courtoisie dont font preuve les Senseï les plus gradés. Nous devons agir de la même manière entre nous à l’égard des enseignants et de nos partenaires quel que soit leur grade.

La notion de salut est très importante, on a l’habitude d’entendre :

    « En kendo, l'entraînement commence et finit par un salut ! ».

Au début du cours, les élèves et les enseignants se saluent avant de s’équiper et à la fin du cours après avoir enlevé le men :

Les commandements sont :

Au début du cours

Sei Retsu
Seiza
Shiseï wo tadashité
(soignez vos postures)
Mokuso (concentration)
Mokuso… yamé
Shomeni Rei
(on salue en direction du shomen)
Senseï ni… Rei (on salue les enseignants)
Men o tsuke (mettez vos men… et vos kote)

Á la fin du cours

Sei Retsu
Seiza
Men o tore
(on enlève les kote, le tenugui et le men et on l’aligne sur celui du sempaï)
Shiseï wo tadashité (soignez vos postures)
Mokuso (concentration)
Mokuso… yamé
Shomeni Rei
(on salue en direction du shomen)
Senseï ni… Rei (on salue les enseignants)
Otagaï ni Rei (salut mutuel)

Il faut préciser que lors du salut de début et de fin, le men est posé sur les kote, eux-mêmes orientés kote-gashira (le poing du kote) vers la droite et l’intérieur (te-no-uchi) tourné vers le sol.

La règle du salut s’applique aussi pendant les geikos. On ne quitte pas un combat sans une raison valable et sans saluer son partenaire.
Si vous vous apercevez que votre équipement est à réajuster (men ou do himo défaits) ou que l’état de votre shinai peut représenter un danger pour votre partenaire, vous faites signe que vous arrêtez le combat. En garde chudan no kamae vous rengainez votre shinai debout et vous vous saluez. Tout en restant à l’intérieur des limites du dojo vous vous rééquipez. Ceci fait, vous venez vous replacer devant votre partenaire, vous le saluez, dégainez debout et le combat peut reprendre.

Autres principes

On n’enjambe pas un shinai.

Si on doit passer devant quelqu’un qui s’équipe en position seiza, la règle est de s’excuser.

On ne quitte pas le dojo avant le salut final. Si un élève désire quitter le cours pour des raisons personnelles et impératives, il doit en informer l’enseignant, de préférence avant le début du cours.

Si l’on veut enlever son casque pendant l’entrainement pour une raison ou pour une autre, il est souhaité de demander l’autorisation de l’enseignant.

Le kendo requiert une discipline, il faut l’accepter. On attend la fin du cours pour enlever son men. On voit trop d’élèves et pas seulement des débutants, qui enlèvent leur équipement après un ou deux geikos et qui attendent la fin du cours (en discutant le plus souvent)… Pourquoi ne pas s’asseoir et regarder les combats de vos camarades ? C’est aussi une façon d’apprendre, et même une autre forme reconnue de geiko (mittori geiko). On ne s’assied qu’en seiza ou en tailleur, pas les jambes étendues devant soi et de préférence à l’intérieur de la zone définie au préalable comme étant celle dédiée à la pratique.

On ne laisse pas un enseignant attendre lors des geikos. Lorsqu’il s’agit de senseï venus du Japon, il faut toujours veiller à ce que quelqu’un attende de faire geiko avec lui dans la file d’attente.

À l’attention enfin des yudanshas : Quand vous faites geiko entre vous ou avec une personne moins gradée que vous, il est courtois vis-à-vis des autres kenshis qui attendent dans les files de ne pas faire durer les geikos plus de 3 ou 4 minutes et courtois aussi de reconnaitre les ippons marqués par votre partenaire. Attention aussi à tenir compte de l’âge et de la constitution physique de vos partenaires ! Une frappe mal portée peut être très douloureuse pour celui qui la reçoit et peut avoir des conséquences sérieuses surtout s’il s’agit d’enfants.

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