Seme - 攻め

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Fondamentalement le tanden est la source de la puissance

Si nous sommes capable de rassembler autant de puissance que possible dans le tanden et de maintenir cette source à cet endroit par un contrôle fort, alors on peut maximiser nos attaques. Dans le cas contraire, nos techniques vont manquer de dynamisme, de vigueur et de puissance.
Le tanden est un facteur très important et primordial. Le ki est situé dans le bas ventre « TANDEN ». Ensuite le jeu de jambes (déplacement) est le premier élément dont nous interagissons avec l’adversaire — distance, timing — c’est l’outil principal de l’attaque.

On peut distinguer la distance à partir de laquelle on peut frapper l’adversaire et surtout la distance où l’adversaire peut nous attaquer. Notre but est de bouger les jambes de manière à être à une distance de sécurité. Si on change la distance au bon moment par un simple déplacement même réduit l’adversaire ne pourra pas nous atteindre. Cette capacité est très importante et peut-être travaillée par des exercices spécifiques : uchikomi, kirigaeshi, et bien sur pendant le jigeiko.
Les déplacements peuvent être divisés en plusieurs catégories : avant, arrière, droite, gauche, mais aussi en diagonale. Ils doivent être étudiés avec attention pour acquérir la capacité à trouver la bonne distance à chaque fois. En kendo on dit toujours que l’on doit couper avec les jambes (corps). Si la préparation par les jambes n’est pas correcte, alors la technique (waza) ne pourra pas réussir et ne sera pas valable.
Une technique correcte ne pas être valable par le haut du corps uniquement, les membres inférieurs doivent être fortement entraînés car si l’attaque n’est pas initiée par les jambes elle ne pourra pas réussir. Il faut garder cela en mémoire et le faire pendant vos entraînements  : toujours démarrer par les jambes.

Ensuite revenons sur le seme, il faut réaliser cette menace avec l’état d’esprit de : Shin — Ki — Ryoku.

Etat d’esprit de l’union du ki, de la force et du coeur, tout en gardant le centre et en dominant l’adversaire. A partir de là, se sentant menacé l’adversaire va réagir et nous offrir une bonne opportunité pour attaquer.
Il faut bien distinguer que le fait de faire un simple pas en avant n’est pas un seme et que vous vous exposez à être frappé. La question est donc : comment s’approcher, se déplacer dans le but de menacer ?
Pour cela on doit trouver la ligne du centre, la conquérir, la dominer, la garder par tous les moyens. Quand on gagne le centre et la distance, on a l’opportunité d’une attaque et à partir de là il faut la saisir, mais cela demande beaucoup de courage et de détermination, car la moindre erreur peut se retourner contre nous. Il n’y a donc pas d’alternative possible, nous devons faire une attaque sincère, puissante avec un engagement total, que l’on appelle sutemi.
Le sutemi que l’on peut traduire par sacrifice de soi, sacrifice de son corps sans arrière pensée ; s’investir totalement dans un moment décisif ; abandon de toutes pensées personnelles et de toutes pensées négatives.

Cela demande un travail fort et sérieux. Le seme est une chose que l’on va apprendre à travers le corps comme toute capacité physique.
Il y a tellement de types de kendo différents qu’il est très important d’observer son adversaire — le timing, la distance, la manière de frapper — les waza.
Après toutes ces informations nous devons être capable de faire une attaque avec une frappe avec un bon timing et un sutemi puissant sans avoir peur des conséquences. Il est difficile de résister à la pression mais il faut garder toute son énergie pour exécuter une frappe correcte.
La bataille du centre est fondamentale pour avoir un seme efficace et fort, mais pour cela le kamae est primordial pour garder la ligne du centre. Il faut se concentrer sur la main gauche et sur les déplacements, le jeu de jambes est un objectif dans cette préparation pour faire une attaque sincère et valable — yukodatotsu — toujours faire une attaque après un seme.

On distingue le seme qui apparaît dans la forme et le seme qui s’effectue au niveau du mental — ki seme. Le véritable seme comporte ces deux aspects, il faut commencer par la pratique du seme qui apparaît dans la forme. Ensuite le travail mental rentre dans cette préparation. Les points importants sont de garder toujours son sang froid et de rester calme. Avoir un esprit inébranlable avec la maîtrise de sa respiration qui vient du tanden est la base.
Vous devez chercher à vous perfectionner lors de vos entraînements afin de rendre votre kendo plus riche. Il est important de se présenter devant un adversaire avec détermination et avec un mental à tout épreuve. Un point essentiel lors des passages de grades est qu'il ne faut pas subir, vous devez mettre une pression constante sur votre adversaire, sans précipitation. La recherche d’opportunités est essentielle pour effectuer une attaque franche et sincère.

Un point important aussi est la différence entre le zanshin et le kigamae.

Cette différence mérite un petit développement. Le kigamae représente une disposition mentale, un état d’esprit dans lequel la totalité du corps du pratiquant est en alerte et prêt à réagir aux velléités de l’adversaire. Tous les mouvements du corps et de l’esprit qui précèdent une attaque.
Il s’agit d’un état de conscience d’une attitude mentale dans laquelle on est super concentré sur toute activité de l’adversaire. Une règle importante du kigamae est l’anticipation des actions de l’opposant, par la disponibilité à attaquer ou à contre-attaquer. La signification la plus basique du zanshin est un état de conscience après l’attaque, mais le concept est beaucoup plus complexe que ça. Dans le zen le zanshin signifie un suivi complet vers la finalité de l’action ne laissant aucune trace — l’esprit qui reste, l’esprit sans reste. Il y a aussi une autre signification qui est le souffle restant après une attaque : ceci est le nokori.
Le zanshin et le nokori sont étroitement liés. Pour le premier, se déplacer, frapper, se retourner en reprenant la garde tout en conservant sa respiration. Et le second, esprit qui demeure, avec une attitude correcte dans une position stable qui dissuade son adversaire de toute contre-attaque.

KIGAMAE : état d’esprit où l’on est prêt à le faire avant de le faire.
ZANSHIN : état d’esprit où l’on est prêt à le faire après l’avoir fait.

L’essence du shinkiryoku peut se résumer ainsi :

SHIN : coeur, esprit, compréhension, perception, activité intellectuelle, prise de décision.
KI : énergie, attitude, aspect dynamique, vitalité, détermination, volonté.
RYOKU : force, compétence, keiko, endurance.

    Quelques points importants dans ce travail du seme est :
  • Ki wo korosu : tuer l’esprit (ki).
  • Ken wo korosu : tuer le sabre.
  • Waza wo korosu : tuer la technique.
  1. Pénétrer dans l’espace de votre adversaire.
    Ce mouvement doit être fait avec détermination et agressivité.
    Briser l’attitude de aite et le contraindre à quitter le centre.
    A partir de là, le frapper.
  2. Cela consiste à frapper le shinai afin qu’il quitte le centre.
    (arai, osae, uchiotoshi, makiotoshi — autant de techniques valables pour se faire dans le même mouvement que la frappe.)
  3. Cela revient à briser l’attaque dirigée contre vous, en contre-attaquant.
    (debana, oji, kaeshi, nuki, suriage — le secret est de ne pas attendre mais de forcer l’adversaire à l’inviter à lancer son attaque, absorber sa frappe et lui renvoyer.)

En kendo, l’uchi ne peut être fortuit, il doit nécessairement être construit. Frapper sans préparation (seme) est du gaspillage qui exclut toute efficacité.
Il est fondamental de gagner le centre sous l’égide du kokoro. Déstabiliser les velléités de l’adversaire est la meilleure situation pour se procurer une occasion d’attaque. Par la force de ma volonté (ki) je fais naître chez aite les quatre écueils shikai : surprise, doute, peur, hésitation, qui mèneront votre adversaire à l’erreur (ouverture), l'instant dont on doit profiter pour le frapper.

KAMAE

La garde un vaste sujet, on peut distinguer la garde physique et la garde mentale : ki no kamae (esprit mental) et l’autre migamae (corps physique).
Les critères principaux pour avoir une bonne garde est le bon positionnement du corps. Dès que l’on se relève de sonkyo pour se mettre en garde, la première chose est le placement des pieds. La distance entre chaque pied est très importante. Elle doit être adaptée à la morphologie du pratiquant. Ensuite le corps est bien équilibré, la tête bien droite au-dessus des épaules et le regard droit devant en direction du partenaire. Les hanches (bassin) bien placées dans la ligne de mon adversaire. Les pieds sont parallèles et faire en sorte que le talon du pied gauche ne rentre pas vers l’intérieur. La répartition du poids du corps est bien équilibré sur les deux jambes : 50% sur le pied gauche et 50% sur le pied droit. Les jambes ne doivent pas être trop tendues, la nuque et le dos bien droit. Ne pas se cambrer, sans sensation de raideur. Avoir une position naturelle vous donnera une bonne attitude en kendo.

Maintenant la position des bras et des mains.
Afin de pouvoir utiliser le shinai, les mains et les bras ne doivent pas être trop tendus. Tenir le shinai avec souplesse. L’essentiel est de parvenir à une attitude qui permet de passer à une action adaptée en fonction de son intuition.
La main gauche est bien au centre à la hauteur du nombril la pointe du shinai en direction de la gorge de l’adversaire. Il faut toujours travailler sa garde se mettre devant un miroir et la base de pouvoir avoir une garde forte.
Ensuite le tenouchi : tenir le shinai avec fermeté mais sans force, les deux derniers doigts de la main gauche (auriculaire, annulaire) sont très importants dans la saisie de la prise de garde. Il faut maîtriser le tenouchi qui vous permettra de délivrer plusieurs frappes correctes et à plus forte raison de procéder à de multiples combinaisons.
Avoir une bonne position des mains sur le shinai permet aussi de réagir immédiatement aux actions et aux mouvements de votre partenaire. La garde consiste à maintenir une attitude déterminée d’attaque. Avoir une position forte permet de s’opposer à la pression de l’adversaire sans être déstabilisé.
La garde que vous devez aborder lors de vos entraînements doit être sans faille (physique ou mentale), par conséquent il devient essentiel de présenter une garde offrant peu d’ouverture. Avoir un maintien et une attitude imposant permet aussi de retirer toutes les velléités de aite.

Il est important de réfléchir constamment à cette notion : SHU HA RI.

    Ce terme d’enseignement de kendo témoigne de trois niveaux de son étude qui se définissent comme suit : assimiler correctement les règles et les techniques fondamentales par des entraînements répétitifs.
  • SHU est l’échelon des rudiments, tout en continuant de travailler la technique et en réfléchissant constamment et sérieusement il faut s’évertuer à progresser vers l’aspect mental.
  • HA est l’échelon auquel on forge ses techniques, son esprit et son mental.
  • RI, c’est le stade de la recherche austère approfondie visant à cimenter sa voie personnelle du sabre par une incessante pratique.

La teneur de ces éclaircissements n’est pas seulement valable dans le domaine de l’étude du kendo il est aussi important d’en prolonger l’application dans la vie de tous les jours.

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