Les Français aiment MOKUSO

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Bonjour,
Depuis que j'ai évoqué les conseils de la ZNKR à propos de la cérémonie de début et de fin de l'entraînement, beaucoup de questions et opinions diverses sont apparues.

Je voudrais donc ajouter quelques explications.

La manière de faire peut varier d’un dojo à un autre, sans qu’il y ait forcément des erreurs. Suivez cependant les enseignements de votre sensei, la coutume et la tradition de votre dojo, tout en vous adaptant aux manières différentes quand vous visitez d’autres dojos.

Sachez juste quelques détails :

- Le mot : MOKUSO et le geste " les mains jointes sur la cuisse et devant le ventre " vient de la pratique de Bouddhiste ;

- L'autel KAMIDANA et le commandement "SHINZEN NI REI" viennent du Shinto ;

- Le mot : SEIRETSU est utilisé chez les militaires ou dans les écoles ;

- Le mot SEIZA s’écrit de 2 façons différentes, avec des significations distinctes :

     * 正座 SEIZA = s'assoir correctement, sur les genoux ;

     * 静坐 SEIZA = s'assoir calmement (pour se vider, méditer, se décontracter, améliorer sa respiration... )

Les yeux à moitié fermés (HANGAN) se fait quand on pratique ZAZEN, mais on peut ne pas les fermer ou les fermer complètement pendant la méditation. On n'a pas forcément besoin de joindre les mains pour réfléchir (ou se concentrer)...

En discutant avec vous, j'ai compris que les Français ne prêtaient pas vraiment attention à tous ces détails d’origine cultuelle et religieuse. La cérémonie de début et de fin de l'entraînement est simplement exécutée pour "marquer" un moment de recueil, de tranquillité, où on peut réviser et réfléchir, calmer sa respiration. On peut imaginer que ce geste "très asiatique" attire l'attention de beaucoup de monde.

Vous êtes informés que plus en plus d’écoles ou de dojo "modernes" s’orientent vers l'éducation laïque. C'est pour cela que quand vous serez au Japon, vous pourrez visiter des Dojo où on ne dit pas forcément MOKUSO, on ne salut exactement pas de la même façon. Ne vous étonnez pas ! Suivez la pratique de chaque dojo une fois vous serez sur place.

Merci de votre attention et au plaisir de vous rejoindre pour discuter de ce sujet (ou d’autres).

J’espère avoir contribué à lever certaines confusions ou malentendus.

Cet article a été écrit par Minori Daniel-Endo Senseï du HAKUYU-KAI

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Le Reigi, l’étiquette dans un dojo de kendo

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Il existe avant tout des principes fondamentaux de courtoisie, de politesse, de respect et de savoir-vivre qu’il faut appliquer si l’on veut pratiquer le kendo dans de bonnes conditions et en harmonie avec les valeurs qu’il représente.

Je vous restitue certains de ces principes :

Propreté

Le dojo doit être propre, il est recommandé de le nettoyer avant le cours. Cette tâche n’est ni avilissante ni dégradante ! Nos seniors s’y mettent parfois bien volontiers !

Il est habituel lors de la venue de Senseï de nettoyer le dojo à l’eau. Il existe dans le dojo la notion de shomen (face) ou de kamiza (place supérieure). Le shomen est représenté par la décoration que nous suspendons (surprise, peur, doute, hésitation ). Le shomen désigne le côté de la salle où s’alignent les enseignants. Face à eux les élèves s’alignent de droite à gauche en partant du sempaï (en général le yudansha le plus avancé). Lors du salut les élèves doivent éviter de passer dans l’espace situé entre les enseignants et les élèves, sauf s’ils y sont invités.
Quand vous faites geiko avec un partenaire, le plus gradé (enseignant ou sempaï) se place du côté shomen.
Si vous faites geiko avec un invité il est souhaitable (voire prudent) de lui proposer le côté shomen.
En pénétrant et en quittant le dojo il est d’usage de saluer en direction du kamiza.

Politesse / courtoisie

Transformer une salle omnisports en dojo n’est pas évident ; pendant quelques heures cet endroit doit devenir un lieu où des gens apprennent et s’affrontent librement en respectant des règles élémentaires de courtoisie. Ceux qui ont eu l’occasion de participer à des stages comme le ken no michi, ont pu constater la grande courtoisie dont font preuve les Senseï les plus gradés. Nous devons agir de la même manière entre nous à l’égard des enseignants et de nos partenaires quel que soit leur grade.

La notion de salut est très importante, on a l’habitude d’entendre :

    « En kendo, l'entraînement commence et finit par un salut ! ».

Au début du cours, les élèves et les enseignants se saluent avant de s’équiper et à la fin du cours après avoir enlevé le men :

Les commandements sont :

Au début du cours

Sei Retsu
Seiza
Shiseï wo tadashité
(soignez vos postures)
Mokuso (concentration)
Mokuso… yamé
Shomeni Rei
(on salue en direction du shomen)
Senseï ni… Rei (on salue les enseignants)
Men o tsuke (mettez vos men… et vos kote)

Á la fin du cours

Sei Retsu
Seiza
Men o tore
(on enlève les kote, le tenugui et le men et on l’aligne sur celui du sempaï)
Shiseï wo tadashité (soignez vos postures)
Mokuso (concentration)
Mokuso… yamé
Shomeni Rei
(on salue en direction du shomen)
Senseï ni… Rei (on salue les enseignants)
Otagaï ni Rei (salut mutuel)

Il faut préciser que lors du salut de début et de fin, le men est posé sur les kote, eux-mêmes orientés kote-gashira (le poing du kote) vers la droite et l’intérieur (te-no-uchi) tourné vers le sol.

La règle du salut s’applique aussi pendant les geikos. On ne quitte pas un combat sans une raison valable et sans saluer son partenaire.
Si vous vous apercevez que votre équipement est à réajuster (men ou do himo défaits) ou que l’état de votre shinai peut représenter un danger pour votre partenaire, vous faites signe que vous arrêtez le combat. En garde chudan no kamae vous rengainez votre shinai debout et vous vous saluez. Tout en restant à l’intérieur des limites du dojo vous vous rééquipez. Ceci fait, vous venez vous replacer devant votre partenaire, vous le saluez, dégainez debout et le combat peut reprendre.

Autres principes

On n’enjambe pas un shinai.

Si on doit passer devant quelqu’un qui s’équipe en position seiza, la règle est de s’excuser.

On ne quitte pas le dojo avant le salut final. Si un élève désire quitter le cours pour des raisons personnelles et impératives, il doit en informer l’enseignant, de préférence avant le début du cours.

Si l’on veut enlever son casque pendant l’entrainement pour une raison ou pour une autre, il est souhaité de demander l’autorisation de l’enseignant.

Le kendo requiert une discipline, il faut l’accepter. On attend la fin du cours pour enlever son men. On voit trop d’élèves et pas seulement des débutants, qui enlèvent leur équipement après un ou deux geikos et qui attendent la fin du cours (en discutant le plus souvent)… Pourquoi ne pas s’asseoir et regarder les combats de vos camarades ? C’est aussi une façon d’apprendre, et même une autre forme reconnue de geiko (mittori geiko). On ne s’assied qu’en seiza ou en tailleur, pas les jambes étendues devant soi et de préférence à l’intérieur de la zone définie au préalable comme étant celle dédiée à la pratique.

On ne laisse pas un enseignant attendre lors des geikos. Lorsqu’il s’agit de senseï venus du Japon, il faut toujours veiller à ce que quelqu’un attende de faire geiko avec lui dans la file d’attente.

À l’attention enfin des yudanshas : Quand vous faites geiko entre vous ou avec une personne moins gradée que vous, il est courtois vis-à-vis des autres kenshis qui attendent dans les files de ne pas faire durer les geikos plus de 3 ou 4 minutes et courtois aussi de reconnaitre les ippons marqués par votre partenaire. Attention aussi à tenir compte de l’âge et de la constitution physique de vos partenaires ! Une frappe mal portée peut être très douloureuse pour celui qui la reçoit et peut avoir des conséquences sérieuses surtout s’il s’agit d’enfants.

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Le précepte de Kokenjia-i

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Cela signifie qu’à croiser le shinai avec les uns et les autres, des liens se nouent : sur les bases de rapports cordiaux et amicaux. On peut recevoir l’enseignement dans un esprit de reconnaissance et le désir d’apprendre avec un cœur modeste, est d’une grande importance.

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Le Jour de la Compétition

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REFLEXION CONCERNANT LA COMPETITION

Pour avoir une bonne préparation le jour J ( compétition )

     1 - Il faut chauffer les muscules avec des exercices de Warming up. Chauffer surtout les muscles . Entre deux combats, ne pas refroidir son corps. Le muscle refroidi quand on ne bouge pas pendant une heure. Après un combat long, ne pas se reposer tout de suite,  il faut faire refroidir petit à petit le corps même si vous êtes fatigué : Cooling down

     2 - Il ne faut pas trop faire Stretching. Quand on étire trop le muscle il ne réagit plus correctement, comme le cas de l'élastique.

     3 - Apprendre de bonne respiration = KOKYU-HO , il faut savoir maîtriser son souffle. C'est très utile de faire MOKUSO, vous pouvez relâcher votre stress grace à cette exercice ancestral. Faire un bon échauffement en armure, une heure avant le début de la compétition. Vous devez sentir la sueur sur votre corps, et vous devez avoir votre tenugui humide.

     4- Faire quelques Suburi juste avant le combat, avec un shinai plus léger que d'habitude. Pendant longtemps, on a cru qu'il fallait faire du Suburi avec un shinai plus lourd que celui qui est en règle pour pouvoir travailler mieux en combat. Mais nous avons une étude qui prouve, si on fait des suburi rapide avec un shinai plus léger que d'habitude, vous pouvez enchaîner les Uchi rapides même avec le shinai de compétition. Les muscles mémorisent la rapidité du mouvement, il faut que vous vous habituiez à des suburi rapides. Il faut enchaîner les suburi  si vous voulez être rapide. (faire un travail correctement exécuté).

Il ne faut pas utiliser le shinai trop léger ; 10 % de poids en moins que celui pour la compétition . Si vous êtes un homme et utilisez un shinai d'environ 510 g , vous pouvez enchaîner le suburi rapide avec un shinai plus léger.

Il y a toujours des gens qui préfèrent faire du suburi avec le shinai plus lourd pour ressentir le shinai de combat plus léger. Mais t chacun a sa méthode, la façon de sentir est différente.

Je vous donne un exemple : quand vous voyez des enfants. On peut parfois apercevoir que les enfants sont tirés par les Shinai. C'est les Shinai qui commandent et les enfants sont traînés par les shinai.  Parce que le shinai est trop long et trop lourd. Si on jète le shinai lourd vers l'avant, le corps est projeté vers l'avant. Si vous leur donnez un shinai plus court et plus léger, ils changeront très rapidement leur mouvement. Leurs pieds ne traînent plus, ils contrôlent mieux le shinai.

     5- Attention à votre façon de manger Vous avez par exemple l'habitude de vous coucher vers 23 h et de vous lever vers 6 h . Mais le jour J, à cause de la compétition vous devriez vous coucher vers  10 h et vous lever avant 6 h ... Le jour J va être très difficile pour le corps; il vaut mieux manger au moins 3 à 4 heures avant la compétition. Pendant une heure après le repas, le corps travaille pour la digestion, le sang coule vers l'estomac plus que pour les muscles. Exemple : Normalement, en gros, bonne fonctionnement du corps 60% du sang fonctionne pour l'estomac alors pour les muscles est  40 % . Pendant la compétition, on aimerais avoir 100% du sang qui s'occupe de nos muscles et ne pas à consacrer pour l'estomac. C'est idéal. Mangez avant 3 à 4 h avant la compétition, et en attendant votre combat, vous pouvez grignoter en consommant des Vitamines - avec du fruit, par exemple  Il ne faut pas non plus avoir faim pour combattre. Sucre et protéine sont importants mais ne pas consommer des choses crus même avant deux ou trois jour du jour J. Laitage, fibres à éviter, parce que ces choses-là provoquent du gaz dans l'intestin. Vous pouvez boire souvent en petite quantité.

Qu'est-ce qu'on peut faire avant le jour J ?

Entre celui qui participe à une grande compétition pour la cinquième fois et celui qui arrive pour la première fois sur le lieu, le stress est complètement différent. Simplement  Connaître le lieu ou pas, fait la différence.  Où on s'habille? Quel est la positionnement des Shiaijo? Dans quel Shiaijo je dois être? Vous devez prendre tous les renseignements avant le début de la compétition!!!! Les petits objets comme un coupe ongle, ou plusieurs rouleaux de sparadraps.(voire aussi papier toilette) il est vrai qu'on a déjà beaucoup de choses dans le sac, mais il faut prévenir «  Si jamais.... il m'arrive... un impondérable!  » Bonne préparation des armures, et vérification des affaires ( Shinai, cordons) sont  indispensables. Un professeur m'a dit un jour,  "On peut très bien ressentir la différence et être mal à l'aise dans nouvelle situation.  Façon de tenir le shinai, ça changera peut-être à cause des ongles trop coupés!  ou sentir le bout des pieds (orteils) sur les planchers , ça va être un peu différent!  Ce jour-là, j'ai compris qu'il faut faire attention à tout, avant d'affronter le seuil du Shiaijo".

Je pense qu'en kendo, l'endurance est vraiment importante. Si vous voulez devenir fort en kendo, il faut s'entraîner en endurance. Kakari-geiko et Kirikaeshi sont très efficaces. L'étude dit que ceux qui n'ont pas endurance abandonnent facilement en cas de difficulté.  Ils ne peuvent pas aller jusqu'au bout, physiquement mais aussi mentalement. Je pense que la force physique pourrait être améliorée selon votre courage. Plus on travaille, plus vous pouvez résister. Si vous avez perdu parce que vous n'avez pas d'endurance, alors vous n'avez pas assez travaillé pour que votre force physique et mentale dure plus longtemps. Force physique et endurance, on peut les cultiver même à partir de certain âge. Suburi, Uchikomi sont très utiles. Autres exercices de musculation, faites en pensant au but que vous vous êtes fixé. Les membres de l'équipe nationale du japon sont très sérieux sur chaque mouvement. Ils réfléchissent , constamment "A quel moment, on peut utiliser cette technique? Quel muscle doit être renforcé?" Quand vous avez réussi un mouvement et quand vous avez compris comment ça marche, vous rangez ce souvenir dans votre mémoire, quand la prochaine situation arrive, vous savez comment faire. Le corps sait comment il faut bouger, parce que vous avez répété de bons mouvements des centaines de fois. HYAKUREN JITOKU: Maitriser quelque chose en le pratiquant des centaines de fois.

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